Le hardcore, 15 ans plus tard
Chaque nouvel album de Mogwai est l'occasion d'un affrontement entre deux courants. D'un côté il y a ceux qui suivront Mogwaï jusqu'à la mort. De l'autre il y a ceux qui pensent que merde, c'est plus comme avant, Mogwaï nous refait encore la même chose et que c'était quand même mieux avant, à l'époque de Young Team et de Come On Die Young!
Ce genre de réactions est assez inévitable pour un groupe de cet âge. Peu de groupes des scènes "indépendantes" peuvent se targuer d'être si vieux qu'ils ont vu naître et mourir leurs suiveurs. A vrai dire j'en vois deux, Sonic Youth (qui ont, comme Mogwaï, lancé leur label) et Boards of Canada (eux aussi écossais).
Avouons-le tout de suite, avec 'Hardocre Will Never Die But You Will' Mogwaï fait du Mogwaï, ce qui ne surprendra personne. Mais comme à chaque fois avec Mogwaï le groupe sait évoluer.
En effet, Mr Beast était assez énervé et radical avec des notes de mélancolie. The Hawk is Howling quant à lui était un album beaucou plus sombre. Le dernier opus de Mogwaï, 'Hardcore Will Never Die' donc, est un album plus optimiste et enjoué. Le disque sait aussi se montrer léger.
Le groupe semble s'engager dans des titres chantés, tendance un peu laissée de côté sur les derniers albums mais confirmée par la sortie récente du Earth Division EP.
Après tout cela, ai-je besoin d'expliquer que j'appartiens au clan des fans de Mogwaï? Le groupe fondateur du post-rock* sait évoluer et grandir et continue à tisser, sur ses albums comme en live, une ambiance musicale profonde et dense, toujours engagée.
Pour ne rien gacher, Mogwaï sait gater ses fans. Après la réussite de la bande sonore du film/doc/performance sur Zidane, le groupe a réalisé une illustration sonore pour une installation d'art contemporain. Le résultat figure sur un disque bonus de l'édition limitée et est une démonstration de ce que sait faire le groupe sur 23 minutes.
Bref, avec ce dernier album le hardcore n'est pas mort, même s'il a un peu grandi.
* il y en a d'autres, hein.