J'aime bien, le message est chouette, le petit piano pour faire mouiller dans les chaumières, le rythme entraînant qui m'aliène déjà, la scansion d'où j'entends déjà dix milles jeunes beuglés en festival avec un JägerBomb à la main, mais je sens un côté marketing que je trouve bien moins sincère. Je ne reconnais pas tout à fait la Marguerite qu'on a suivi quand même chaque jour pendant 3 mois. Alors oui, c'est dans l'air du temps, t'es une jeune femme, donc tu fais une pop avec du pinkwashing et ça va cartonner. Moi, je préfère les femmes révoltées, qui ne font aucune manière et qui combattent tous les genres. Voilà, Marguerite, je vais aller écouter des punkeuses comme Amyl and the sniffers. C'est dommage qu'Eddy de Pretto est chez Universal parce que là, sans être oracle, je pouvais prédire l'avenir d'un duo.
Pour un truc qui veut paraître iconoclaste, je le trouve vachement calibré. En même temps, en signant chez Columbia Sony et en étant habillée par la même qui habille Pomme et Angèle, on voit comment Marguerite sait manoeuvrer son capital culturel. Alors j'adore Marguerite, je vais continuer de l'adorer - c'est d'ailleurs la personne que j'ai préféré avec Paul lors de leur promotion - mais va falloir chercher plus profond encore. Enfin, et pour autant, j'ai bien conscience que Marguerite va s'en prendre plein la gueule encore avec cette chanson, que ça la catalogue ; entre bourgeoise, blanche, mince et ode au lesbianisme, elle a tout mon soutien politique et ma détermination. Je rappelle que l'avenir dirigé par les capitalistes est une incertitude permanente, oscillant entre crises et misères. Donc ce genre de chanson, on en aura bien besoin demain et certaines jeunes femmes ou hommes en ont déjà besoin tant la société leur fait la guerre.