Babygirl vient s'ajouter à la trop courte liste des thriller érotiques, sans se révéler être vraiment ni un thriller (pas de vrai secret ou d'antagoniste), ni un vrai film érotique (le sexe n'étant qu'un pan du jeu de domination). En véritable trublion des studios américains, A24 continue de se faire un nom avec ce film dont on parlera plus pour ses frasques et sa plastique que pour ses qualités cinématographiques.
Une histoire banale modernisée :
L'histoire pourrait être banale : Le CEO d'une start-up entame une liaison avec son stagiaire, jusqu'à tout perdre. Pourtant, en inversant les rôles (le PDG est une femme) et en mettant en lumière les désirs et les vices sexuels d'une femme mûre (qui veut s'abandonner à la soumission), Babygirl est un film de notre époque qui dérange et qui gêne.
Les féministes en PLS :
En tant que féministe, on a le cul entre deux chaises, avec d'un côté la mise en lumière de la sexualité d'une femme CEO et de son succès et de l'autre ce jeu de soumission où c'est quand même finalement l'homme qui humilie, l'homme qui domine, l'homme qui avilit.
C'est peut être que ces deux thématiques se mélangent mal, menant à un happy end lui aussi très moderne. La première partie d'Anora, sur la même thématique très sexuée, était beaucoup plus girl power (femme prostituée soumise par principe mais maîtresse de sa sexualité).
Patte A24 et rythme :
Le studio A24 est gage de qualité visuelle. Si le film souffre de problèmes de rythme avec la multiplication de séquences cringe, les ages en musique (qui suivent étrangement l'échange de consentement) sont de vrai bonheurs visuels et auditifs (la BO++). La scène d'introduction, un orgasme front camera où on voit tout le talent de Nicole Kidman (elle est parfaite dans tout le film).
La faiblesse des hommes :
Un petit mot sur le personnage émasculé du mari (Antonio Banderas a vieilli depuis Femme fatale), qui prend pas mal de temps d'écran pour jouer soit au goujat pas sympa ("encore le même chemisier ?") ou au type qui sait pas faire jouir sa femme. Dommage, il y avait plus à faire avec l'autre personnage féminin qui cherche à gravir les échelons dans la boite et qu'on voit trop peu, sauf à la fin.
Conclusion :
En conclusion, Babygirl est un ovni fait pour choquer, à voir si on veut souffrir devant son écran et observer le jeu de la deuxième meilleure soixantenaire de l'année (Demi <3), qui méritera son oscar. Ne pas regarder si vos parents sont en plein divorce.