Intrusions, exhibitionnisme, emprise et confusion des générations. Entre silence et déni, l’incestuel fait le lit de l’inceste.
Avec un humour parfois dérangeant, Hélène Merlin aborde un sujet de société sur l’emprise au sein d’une famille. Elle réussit à dire l’indicible et s’intéresse à la psychologie complexe des protagonistes, à la structure d’une famille « dysfonctionnelle » À travers l’histoire de Cassandre ( 14 ans), elle illustre les liens toxiques d’une famille qui feront le germe d’un inceste fraternel. Lorsque l’adolescente brise la barrière du silence et dénonce les faits, elle se heurte à un mur de banalisation, au déni... Une révélation qui ouvre la boite de Pandore d'une filiation transgénérationnelle de violences sexuelles. Pour illustrer les processus de dissociation et de clivage mental lors des agressions, la réalisatrice nous met à la place de la jeune Cassandre qui observe la scène d'en haut. C'est plutôt bien vu. De temps en temps, on découvre une marionnette manipulée avec douceur par une Cassandre adulte ; ces intermèdes symbolisent la réparation de la partie d'elle détruite par le trauma de l'inceste. Le film n’est pas sans rappeler Les Chatouilles ( où la danse était un moyen de symboliser et réparer le traumatisme)