Cléo de 5 à 7
7.4
Cléo de 5 à 7

Film de Agnès Varda (1962)

Cléo est-elle féministe ?

Sur Cléo de 5 à 7, il y a deux choses à dire : la première, c'est l'engagement féministe d'une des plus grandes réalisatrices françaises, la dénommée Agnès Varda.
La deuxième, c'est que ce film raconte sans spectacle la lente prise de conscience de l'ennui profond, doublée d'une ime comportementale. Cléo est en tous points le souhait même du patriarcat : elle sexuelle et sexualisé jusqu'au bout, et pourtant ce n'est pas son souhait. Enfin si, peut-être, mais pas de cette façon, pas avec cette pression.


Pour moi, c'est cela que le film met en relief et ce n'est pas une simple trajectoire de vie. Pour moi, le fait qu'on suive Cléo quasi en instant réel - un instant qui ne triche ni avec le temps et les distances - multiplie l'impact des violences qu'elle subit insidieusement. En l'espace de deux heures, on ne voudrait pas être à sa place et ne jamais avoir sa vie si parfaite.


Alors naturellement, ce n'est pas un féminisme politique. Il est clairement dénonciateur. Mais bon, c'est une des nombreuses attitudes féministes récurrentes au cinéma, à savoir rester dans la dénonciation sans prendre part au débat que la dénonciation présuppose. Ce fut, par exemple, sur de nombreux sujets, la position de Beauvoir : la démonstration de la nécessité du féminisme. J'avoue que ça tourne à vide. Mais Varda a toujours tourné à vide, avec un essentialisme, un humanisme, à tout crin, qui ressemble à un tracé de mort cérébrale.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films sur le féminisme

Créée

le 7 déc. 2016

Critique lue 3.1K fois

7 j'aime

2 commentaires

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

7
2

D'autres avis sur Cléo de 5 à 7

Critique de Cléo de 5 à 7 par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Cléo est une jeune et jolie chanteuse à succès mais cette situation lui est montée quelque peu à la tête. Cette femme frivole, capricieuse et déconnectée des réalités de la vie, vient de subir une...

le 1 févr. 2014

79 j'aime

16

Corinne marchant

C'est beau, c'est noir et blanc, c'est Nouvelle vague ! Quelle belle période bénie que les années 60 dans le cinéma français. Agnès Varda représentant fièrement le cinéma féminin face à des Godard ou...

le 11 juin 2012

33 j'aime

4

Florence de 5 à 7

Quand j'ai appris le décès d'Agnès Varda, je me suis dit qu'il serait enfin temps de m'intéresser à son œuvre. Et merci Arte d'avoir eu la bonne idée de proposer Cléo de 5 à 7 sur son site. J'avoue...

Par

le 31 mars 2019

21 j'aime

8

Du même critique

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les irateurs de ce film qui m'ine. Que...

le 27 janv. 2014

67 j'aime

71

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

52 j'aime

38