Dead Man, c'est un western halluciné, une échappée mystique et destructrice d'un pauvre comptable (Johnny Depp) brusquement propulsé dans le monde sauvage du far (far) west. Le far west intriguant, aqueux et boisé de la côte pacifique...
Accusé de meurtre à peine arrivé dans l'ouest, assailli, chassé, blessé, le voilà pris en charge par un indien le prenant pour la "réincarnation" du poète William Blake. Mais dans quel but ? On l'ignore...
Je comprends très bien ceux qui n'aiment pas ce film. D'une certaine manière, on ne peut qu'adorer ou détester cet ovni pelliculaire, à l'instar de tous les projets aboutis de Jim Jarmusch, conteur cinématographique doté d'une patte bien spécifique.
Filmé en noir et blanc, dans une succession de plans lents, hypnotiques, Dead Man possède un vrai souffle sacré, pas au sens christique du terme, mais sauvage, chamanique, païen.
La bande son, longs solos de guitare électrique saturée signée Neil Young "peuple" le film, forme son ossature, participe pleinement à son expérience onirique.
Un film à voir comme une expérience évanescente mais persistante, une errance visuelle et sonore extraordinaire qui vous fait "planer" au bon sens du terme.