Roger Corman est une des figures qui se retrouve au long de mes chroniques, producteur et réalisateur radin mais imaginatif, je l'aime bien. J'avais déjà parlé de lui pour L'attaque des crabes géants, formidable film de série B, j’en reparlerais pour d’autres. Monsieur Corman a aussi formé toute une écurie autour de lui, parmi laquelle on retrouve de grandes personnalités, notamment le grand Francis Ford Coppola.
Dementia 13 est donc son premier film, filmé avec des bouts de ficelle, en parallèle d'un autre tournage. Apparemment, il aurait été tourné en 9 jours. Et ça se sent. On peut même voir, très distinctement, impossible de la louper, la perche son dans le cadre pendant une dizaine de secondes. L’esprit fauché des productions Corman est ici bien illustré.
Le scénario implique un manoir, un héritage, et une famille qui se déchire. Ou plutôt qui se fait trucider par un mystérieux individu. Le film joue sur le suspense. Et ce n'est pas entièrement raté, différents rebondissements viennent relancer l'intérêt, et les personnages sont assez bien définis. Comme beaucoup d’œuvres de jeunesse, c’est assez maladroit et que ce soit une production Corman se ressent, mais l’histoire se laisse suive. C’est ce qui le rend aussi attachant. Le style de Francis Ford Coppola n’y transparaît pas, mais le film est suffisamment sympathique pour se er de la signature de ce grand monsieur.
A noter que, hélas, la copie du film en ma possession est assez vilaine. J'ai dû m'y prendre plusieurs fois à un age pourtant clé du film pour comprendre ce qu'on voulait me montrer tellement l’image était dégradée. Dementia 13 appartient au domaine public, et il est facile de tomber sur une copie DVD sans travail dessus. Ne parlons même pas des versions en streaming. Des versions plus propres existent, choisissez la qualité, vos yeux vous remercieront.
Le film a eu droit à son remake en 2017, qui ne semble guère relever le niveau.