Il y a vingt-cinq ans, on entrait dans la salle pour savoir si les personnages allaient s'en sortir. Aujourd'hui, on y va juste pour les voir mourir. Ça dit peut-être quelque chose sur le cynisme de l'époque. Quoiqu'il en soit, c'est une donnée bien comprise par Zach Lipovsky et Adam B. Stein. Alors, les deux réalisateurs n'ambitionnent rien de plus que de préparer le terrain avec un peu plus de soin que leurs prédécesseurs (les opus 4 et 5, lamentables). Nouveaux pièges mais les règles du jeu ne bougent pas d'un iota. C'est d'ailleurs la grande limite de ce Bloodlines, qui flanche un peu quand il faut encore se retaper les scènes explicatives. Mais du sang frais, il y en a. L'introduction prend le temps de poser le lieu et les axes d'attaque de la grande faucheuse. Les réalisateurs ont en plus le bon goût de disséminer pas mal d'ironie macabre dans les morts. Les personnages n'ont strictement aucun intérêt, à l'exception d'Erik (Richard Harmon, très bon) qui finit même par susciter un peu d'empathie. Mais pas trop quand même, il faut bien que la mort fasse son travail. Et elle s'en sort plutôt bien cette fois. Sadisme et humour noir se conjuguent à merveille quand il s'agit de plier, presser ou pilonner la barbaque (les victimes, vous l'avez compris). De la viande sur les murs, il y en a un bon paquet. Pas toujours original, mais il y a deux-trois supplices suffisamment craspecs pour susciter le dégoût...puis l'éclat de rire. Après tout si l'on ne peut pas lutter contre la mort, alors autant en rire n'est-ce-pas ?