Ce film sur Freud (2025) va vous déranger profondément

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Un vieux corps qui ne croit plus au sien. Freud respire mal, tout grince autour, la guerre approche — Londres n’est qu’un silence gris sur fond de radio, et l’ombre d’un Dieu refuse de disparaître. Alors il s’assoit, il attend. Non pas la mort, mais un visiteur. Et c’est Lewis qui entre, une sorte de clarté trop droite, une foi pas encore résignée. L’un râcle ses pensées depuis la gorge, l’autre les tient sous verre. Ils vont parler.


Ce n’est pas un film, pas vraiment. Plutôt un tremblement tenu entre deux chaises, avec des rideaux qui pèsent, un bureau qui veille, et deux voix qui s’affrontent sans violence mais sans refuge non plus. Il ne se e rien, mais ça parle, et dans ce rien il y a quelque chose qui serre : la rage de penser encore, malgré le corps qui flanche. Hopkins ne joue pas, il dissout. Chaque mot traverse la chair comme une écharde lente. Goode, lui, se tient droit, mais les fissures suintent à travers le calme. On croirait parfois à une pièce qu’on n’a pas voulu voir monter, ou à une confession jamais formulée.


Le film est fermé. Pas froid, mais verrouillé. Peu de plans, peu de gestes, tout se tait sauf la pensée — et même elle semble sujette au doute. La caméra est modeste, presque absente. Elle laisse faire les rides, les silences, les regards en biais. Aucun crescendo. Pas de musique pour tricher. Juste deux consciences qui frottent, mal. Ce que dit Lewis ne convertit pas. Ce que dit Freud n’abat rien. Et pourtant, ça remue. Là où l’image ne montre pas, l’absence pèse. Là où l’argument claque, la fatigue le contredit.


Il faut aimer ça — les films qui doutent d’eux-mêmes, qui se posent sur les lèvres et ne les quittent plus. Il faut accepter la lenteur comme une forme de tension. Certains diront que rien ne commence. Mais ce qui se dit là n’est pas fait pour finir. On ne tranche pas l’existence avec une punchline, on ne réduit pas un traumatisme au monologue bien écrit. Freud et Lewis ne s’écoutent pas vraiment. Ils s’utilisent. Se provoquent. Se percent, sans le dire.


Peut-être que ce n’est pas un grand film. Mais c’est un lieu. Un endroit mental où le doute, la douleur, le refus et l’envie de croire s’écrasent tous ensemble, sans vainqueur. Et parfois, dans l’immobilité d’une pièce bien trop rangée, quelque chose grince — comme si même le plancher n’y croyait plus.

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il y a 3 jours

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Le-Général

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