Inside Llewyn Davis par coraline_b
Le début du film avec la reprise du très beau morceau "Hang me, oh hang me" annonce déjà la couleur du film. On y suit l'histoire de Llewyn Davis tentant de percer dans son métier avec un talent brut pas vraiment compris par ses pairs ne voyant que les ventes commerciales (fera-t-il un succès, restera-t-il dans l'ombre), une industrie ne cherchant que les profits. C'est d'ailleurs ce coup de massue que recevra Oscar Isaac (très touchant, nos émotions se décuplant dès qu'il se met à chanter) de la part de Bud Grossman : "Ton morceau est très beau mais tu n'en tireras rien".
Et c'est avec un entêtement quasi obsessionnel que de canapé en canapé Llewyn affronte la triste réalité qu'une ion n'est pas forcément rentable malgré tous les efforts fournis. Ne pouvant même pas s'acheter de manteau convenable, n'étant jamais sûr à chaque coucher de soleil de quoi sera fait le lendemain, il erre comme le chat qu'il laisse s'échapper traçant sa propre route pour ensuite revenir à son point de départ.
Ce film des Cohen est cyclique, il n'y a pas de début ni de fin. La photographie est plutôt sombre rendant le film plus grave abordant, survolant de nombreux sujets tabous (l'avortement, la maladie, la drogue, le suicide etc.) sans jamais tomber dans le pathétique et tout en gardant le film centré sur Llewyn ne déviant pas de sa trajectoire.
Ce héros qui n'en est pas un reste très humain avec ses nombreux défauts mais aussi ses qualités le rendant très accessible, faillible. Il est aussi très marqué par son é le laissant parfois à fleur de peau mais malgré tout cela, il n'abandonne pas. Et c'est cette détermination qui le rend irable et force le respect, il illumine l'écran de bout en bout nous laissant pantois à la fin de la séance. Quelle claque!
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