Dans la liste des héroïnes métissées du cinéma d'antan, on trouve la belle et digne Amantha Starr, qui se découvre des origines à demi noire le jour de la mort de son riche père. Problème : l'histoire se déroule durant la traite des nègres et la Guerre de Sécession, et l'istration ne lui fera pas de cadeau. En une journée, tout bascule. La fille gâtée doit brutalement arrêter ses études pour être... vendue. Mais quand c'est le beau et ténébreux Clark Gable (fidèle à lui-même) qui s'en porte acquéreur, cela change tout...
Il y a un peu de Cendrillon dans cette histoire, un peu aussi de Duel au soleil, mais surtout une bonne dose de mélodrame, avec un cadre et des situations qui rappellent beaucoup Autant en emporte le vent. Vous l'aurez compris, la romance est au rendez-vous. Sauf que ce ne sera pas aussi facile que prévu, au vu du contexte de l'époque et du é trouble du mystérieux Clark qui refait surface.
Yvonne De Carlo est très convaincante dans ce rôle qu'elle rend très vite attachant (si ce n'est que physiquement, elle ne fait pas trop métisse, mais bon). Cette héroïne, pas mal malmenée par le destin et les hommes (il y en a "juste" quatre qui lui tournent autour, avec des intentions plus ou moins bonnes), change beaucoup de ce que l'on pouvait voir dans le cinéma de ces années-là.
À noter aussi, un technicolor flamboyant qui magnifie les superbes décors intérieurs et les paysages extérieurs. Sur le plan esthétique, le film est sans conteste d'une très grande qualité. L'équipe technique a fait un remarquable travail.
Avec L'Esclave libre et les nombreux thèmes universels qu'il aborde (dont la rédemption, pour ne citer que lui), Raoul Walsh signe un mélodrame prenant qui mérite largement le détour, surtout si vous aimez les beaux films aux charmes surannés et les histoires d'amour singulières.