Ce n'est plus James Stewart qui tient les premiers rôles dans les westerns d'Anthony Mann et, trois années après The Man from Laramie, ce dernier va diriger Gary Cooper pour une oeuvre crépusculaire, sombre et violente.
Le début de Man of the West donne déjà le ton, avec un Gary Cooper découvrant la ville, assez mal à l'aise allant jusqu'à être légèrement effrayé par une locomotive, preuve que le temps e et que l'évolution n'attend pas les Hommes. Personnage ionnant, il campe un cow-boy anciennement bandit mais maintenant rangé, qui va se retrouver face à de nombreux dilemmes dont un en particulier, retomber ou non dans la violence. Comme le scénario, les dialogues et les autres personnages, il bénéficie d'une réelle qualité d'écriture, assez riche et complexe.
Si l'avancement technologique est présent et a une certaine importance, on navigue tout de même dans un Ouest codifié et malfamé, entre des bandits, joueurs et tricheurs, et au premier plan une chanteuse de cabaret. Man of the West joue aussi sur une réelle violence, qu'elle soit psychologique à l'image de la séquence de streap tease forcée mais aussi dans la forme comme en témoigne la séquence finale.
Plus on avance dans le film, plus une sorte d’épure s’impose au fur et à mesure, à l’image de la ville fantôme ou de la solitude qui frappe le chef dans les derniers instants. L'atmosphère est assez tragique et de plus en plus forte et prenante, avec quelques grands moments de tension mais aussi une certaine mélancolie. Le protagoniste caractérise le temps qui e et l'opposition entre un é qu'il va chercher à enterrer et le présent, violent et dur, mais aussi entre deux natures humaines distinctes et à l'opposé.
Derrière la caméra, Anthony Mann se montre ingénieux pour mettre ce scénario en scène, sachant être dans une veine classique lorsqu'il le faut et plus osé à d'autres moments. Ses prises de vue sont des modèles du genre, avec quelques superbes panoramiques et de beaux travellings, offrant ainsi plusieurs séquences mémorables. La bande-originale se montre à la hauteur des images, tandis que les comédiens sont remarquables, à l'image d'un magnétique et parfait Gary Cooper, un vieux Lee J. Cobb l'accompagnant parfaitement ou encore une Julie London qui va devoir faire face à de terribles événements.
En signant Man of the West, Anthony Mann propose un western âpre, crépusculaire, mélancolique ou encore violent, tant dans le fond que la forme et sublime des personnages complexes dont un Gary Cooper qui va devoir faire face à son é pour mieux appréhender le présent.