La première aventure du géant vert signée Ang Lee n'ayant pas convaincu grand monde avec son David Douillet vert fluo, Marvel profite de la phase une de son initiative Vengeurs pour relancer la machine et proposer une nouvelle adaptation du héros nerveux imaginé par Stan Lee et Jack Kirby.
Confié au frenchy Louis Leterrier, le Hulk nouveau se montre bien plus épuré que celui de Ang Lee, boursouflé à l'extrême. On tape ici d'avantage dans la série B de luxe que dans le gros blockbuster qui tâche et c'est justement ce qui rend cette nouvelle adaptation attachante: une certaine humilité et une simplicité bienvenue.
Plus sombre et moins porté sur la légèreté et le cool que le précédent "Iron Man", "L'incroyable Hulk" va droit à l'essentiel, propose son petit lot de séquences d'action efficaces à défaut d'être inoubliables, porté par des effets spéciaux plutôt crédibles, à commencer par un Hulk certes entièrement numérique mais enfin badass, tout en muscles atrophiés et tendus.
Ne sacrifiant pas tout à l'action et prenant son sujet au sérieux, "L'incroyable Hulk" n'en oublie pas ses personnages, prenant le temps de s'attarder sur les rapports complexes entre Bruce Banner et sa fiancée Betty Ross, même si le montage final en atténue la portée, la production ayant privilégié l'efficacité au grand dam du comédien Edward Norton (ici impeccable et impliqué), qui entrera en conflit avec les producteurs.
Typique de la nouvelle ère Marvel, "L'incroyable Hulk" souffre de quelques longueurs et ne sort jamais des sentiers battus, produit calibré pour plaire à tout le monde, mais compense son absence de véritable vision par une efficacité à toute épreuve et s'avère au final une adaptation plus qu'honnête, bourrée de clins d'oeil au comic-book et à la série télé.