J'avais déjà beaucoup aimé Le Repas de Naruse, le côté intimiste de ce film, mais avec Le Grondement de la montagne, c'est l'émotion portée à son comble dans cette relation très forte faite d'empathie et de complicité entre une belle-fille et son beau-père.
Comme précédemment, on retrouve Setsuko Hara merveilleuse actrice qui excelle dans les rôles de femme sacrifiée, confinée aux tâches ménagères, et dont le mari, alcoolique et coureur, use et abuse.
Elle trouve ici des expressions bouleversantes qui s'expriment essentiellement par les regards qu'elle échange avec ce "père" qu'elle ire et chérit et qui le lui rend bien; Kikuko c'est la fille qu'il n'a jamais eue, c'est la jeune femme dont la douceur et l'innocence lui permettent de l'aimer sans en faire un objet de désir.
Lors de leur longue promenade, la caméra saisit les mouvements subtils de l'âme et du coeur dans ce vaste parc, symbole d'une vie nouvelle, et l'on comprend que Kikuko gagnera son statut de femme libre en perdant l'être auquel elle tient le plus.
Film poignant et magnifique.