Jim court après le bus, Jim n’ose pas demander pour être pris en stop alors jim rentre à Pied, Jim retourne vivre chez ses parents à 27 ans et toutes ses affaires sont casées dans deux pauvres sacs. Tim, le frère de Jim, a 32 ans et vit lui aussi chez ses parents. Jim est divorcé et voit ses filles de temps en temps, Jim est coach d’une équipe junior de basket qui n’a pas encore mit un seul petit panier de la saison. Jim et Tom ont les cheveux gras, sont constamment blasés et ne lâchent jamais un sourire.
Jim est dépressif et pessimiste au possible. Il idolâtre des écrivains dépressifs, comme lui, tous mort de près ou de loin à cause de leur état psychologique. Jim n’attend absolument rien de la vie, à quoi bon essayer quand tout est de toute façon voué à l’échec ? Tel est sa philosophie. Tim qui rêvait de redre le FBI, a été viré de l’académie de police et gagne aujourd’hui le SMIC. Il a lui aussi complètement perdu fois en la vie. Les deux frangins vivent donc chez leurs parents, qui ne savent pas trop comment agir face à leurs deux pommés de fistons.
La mère, toujours souriante et pleine d’énergie, est l’antithèse parfaite de ses deux fils. Optimiste, elle ne se décourage jamais et tire le meilleur de chaque situation. Surprotectrice, elle est aussi incroyablement agaçante et étouffe constamment ses deux fils. Le père est dans l’attitude, plus proche de sa progéniture. Inexpressif et mollasson, il est tout simplement fatigué et ne sait plus trop quoi faire face à ses rejetons.
Nouveau age derrière la caméra pour Steve Buscemi et on retrouve le style et la patte du réalisateur, déjà aperçu sur Trees Lounge. Les ingrédients et la démarche sont en effet les mêmes, le pilier de bar alcoolique laissant ici sa place à nos deux trentenaires dépressifs qui vivent dans la demeure familiale. Il nous présente sans artifice et de manière très réaliste mais légère, le quotidien morose et banal de cette famille. Mieux, il arrive à le rendre drôle et à le baigner d’une tendresse amère. Comprenons-nous bien, vous ne vous rigolerez pas à vous en taper le cul par terre, mais un petit sourire se dessinera plusieurs fois sur votre visage et une petite pointe d’attachement gagnera vos petits cœurs. Pas de sensationnel, pas de pathos, pas de grosses engueulades clinquantes mais des silences pesants, des regards baissés et quelques répliques cinglantes.
En bref, le film et tout particulièrement ses protagonistes masculins sont tous à l’image des rôles de l’acteur. Loosers paumés et décalés, à l’humour froid et désespérant.