J'ignore à quoi carbure le cerveau de Panos Cosmatos et je ne veux pas le savoir. Mais, ce qui compte, c'est qu'il continue de faire des films comme ça. A condition que ça ne nuise pas à sa santé, bien sûr.
Un film de tous les excès : les idées visuelles et sonores débordent, le rouge et le mauve agressent les rétines, la BO planante ou grondante sature les oreilles, les flots de sang giclent et bouillonnent, Nicolas Cage hurle à s'en casser la voix, le Mal grouille et carbure à Jésus, aux drogues dures et au porno, les armes sont atteintes de gigantisme...
Le film devrait paraître ridicule, mais il ne l'est pas. Cage en slip kangourou et chaussettes qui s'égosille tout seul dans sa salle de bain au papier peint à fleurs orange, ça devrait être gênant, mais ça ne l'est pas. Le raz de marée d'exagérations est tel qu'on est sidéré puis emporté, avant d'être brutalement abandonné au générique de fin étrangement silencieux.
Je ne sais pas si Cosmatos a essayé de faire er un quelconque message, je n'ai pas eu le temps et l'espace de cerveau disponible pour m'en rendre compte. Je sais juste que le réalisateur m'a fait faire un sacré voyage ! Un voyage à la beauté malsaine, jamais confortable et rassurant, plein de surprises, d'étrangeté et d'ironie, hypnotique et nauséeux. Il peut nous en offrir d'autres comme ça, je suis preneuse.