Pire que la violence, l’oubli. Zoé et Volta font partie de cette génération de Kosovars nés pendant la guerre. Après le sacrifice de leurs parents pour l’indépendance de leur pays, cette jeunesse fait les frais de l’instabilité économique et de l’impuissance des pouvoirs publics. Ayant ret les bancs de la fac à Pristina pour décrocher un meilleur avenir que celui qui les attend dans leur village, les deux cousines déchantent rapidement en constatant la précarité et l’indifférence des autorités. Pour garder espoir, les jeunes femmes rejoignent un groupe d’étudiants contestataires, quitte à prendre des chemins différents et éroder leur relation fusionnelle. Pour son second film, Luàna Bajrami dessine à nouveau le parcours de la jeunesse kosovare, prise en étau entre l’indifférence et la pauvreté. Sans se renouveler thématiquement, la cinéaste parvient néanmoins à proposer un récit sincère et émouvant sur ce pays qu’elle a quitté enfant. Si le rythme fait parfois défaut au film, l’interprétation des deux protagonistes aux regards perçants redonne de la force à l’histoire. Qui mérite de ne pas sombrer dans l’oubli.