Requiem for a Dream par Nienawisc
Requiem For a Dream ne mérite pas son approbation quasi-unanime en tant que "chef-d'oeuvre", "merveille" ou que sais-je encore.
Si les acteurs nous offrent une performance tout à fait irable (en particulier Ellen Burstyn), Requiem For a Dream est profondément chiant. Les clichés s'accumulent (qui osera dire que la descente aux enfers d'un drogué n'est pas un thème récurrent ? Qui n'a jamais entendu ces histoires de droguées qui se prostituent ?) entre des effets de style et de caméra discutables, sur un ton moralisateur proprement inable. A vrai dire, ce film laisse le goût d'un long spot anti-drogue : il dégage un ennui profond jusqu'au moment où le drogué est finalement puni, pataugeant dans l'horrible malaise de son addiction qu'il ne peut plus soulager.
Le pire, c'est que tout cela n'est porté par aucun engagement, Daren Aronofsky se contentant hypocritement de "montrer".
Ce film n'est pas insoutenable ; c'est sa volonté de choquer à tout prix qui l'est. Tout y e. Sexe, violence, gore, humiliations. Certaines scènes ont ostensiblement été tournées dans ce seul but. Le tout dans une atmosphère de couloir d'hôpital, néons et couleurs verdâtres dans tous les sens. D'aucuns diront que c'est là la qualité du film : sa propension à marquer les esprits, à porter un malaise. Si cela prouve une certaine maîtrise, ça ne suffit pas à faire un bon film.
A se prendre pour ce qu'il ne peut être, Requiem For a Dream est un produit prémâché, moralisteur et finalement fatigant. Ne regardez pas ce film ; droguez-vous, c'est bien plus amusant.