Les retrouvailles amicales sont par essence un moment cathartique, retrouver les personnes que l'on préfère et découvrir avec hâte ce qu'ils ont de nouveau à nous raconter et avec appréhension s'ils ont changé. Pourtant , à l'image des relations amicales en général, ces experiences marquantes sont assez peu abordées au cinéma, encore moins avec réalisme.
La grande force de The Secaucus Seven est de parvenir à cette chose rare, nous contant les retrouvailles de sept amis, une quinzaine d'années après leur jeunesse engagée. Désormais enlisés dans des couples long termes et des compromis qui facilitent la vie, ils nous apparaissent changés alors même que nous ne les connaissons qu'en tant que trentenaires installés. Les situations et dialogues dégagent une réelle sincérité et mises bout à bout forment la chronique douce d'amitiés compréhensives et poignantes.
Une fois ces louanges faites, il est d'autant plus dommage de constater que rien d'autre ne va dans ce film : les acteurs, les échelles de plans, les transitions entre les plans, tout y suinte l'amateurisme, donnant un rendu basique, rappelant plutôt les mauvaises séries de l'époque que le Nouvel Hollywood.
Si The Secaucus Seven est un film interessant - notamment dans sa description d'une époque, d'une classe sociale et d'une génération via les interactions sincères entre ses personnages, il est hélas trop peu inspiré visuellement et techniquement pour tenir l'attention du spectateur sur ses maigres péripéties. C'est assez troublant, on dirait vraiment que les gens qui ont fait ca n'ont jamais vu de films avant, c'est presque de l'art brut.