s Ha
7.1
s Ha

Film de Noah Baumbach (2012)

Pétillant

Émouvant, touchant et amusant, s Ha fait le grand écart mais reste fidèle au cinéma de son auteur, en tirant sa force d'un réel pas toujours très tendre. A travers le portrait d'une jeune femme qui a du mal à grandir, qui ne parvient pas à se mettre à l'heure de l'horloge de sa vie, Noah Baumbach signe une tranche de vie qui touche en plein coeur. Porté par des dialogues savoureux, une bande son envoûtante au service de situations cocasses jamais lourdes, s Ha flirte avec la subtilité pour nous offrir un feel good movie intelligent qui ne ment jamais. Noah Baumbach ne cherche pas à se faire plus malin qu'il ne l'est et décide de focaliser son film sur un seul point d'attention, son actrice principale, la pile électrique Greta Gerwig ! Et la belle a de quoi surprendre avec son impressionnante performance. D'une séquence à l'autre, elle parvient à nous faire partager le désarroi, le côté impulsif, la tolérance, les interrogations et surtout la joie de vivre de son personnage.

La beauté du film réside aussi dans cette complicité qui se ressent entre l'actrice et Noah Baumbach. A chaque séquence, on parvient à saisir une belle dynamique qui provient de l'écriture même du film. Le personnage de s est écrit avec beaucoup d'attention, et chaque petite séquence qui la construit sonne juste. De cette partie surréaliste à Paris à ce retour sur terre dans le lycée de ses études, s prend du plomb dans l'aile, évolue, jusqu'à trouver sa voie et un certain équilibre, lors d'une ultime séquence simpliste au possible, mais pourtant si émouvante, preuve que le film est plus que réussi (faut le faire quand même pour nous faire ressentir autant d'émotion en filmant une jeune femme qui met son nom sur sa boite au lettre - en galérant sur la place qu'elle a à disposition-).

s Ha possède cette singularité qui fait la marque des oeuvres dont on se rappelle parce qu'elles ont su nous toucher. Je regrette juste ce noir et blanc que je ne trouve pas spécialement justifié, presque même à contre courant de cette recherche de simplicité qui anime le film. Mais j'ai pris tant de plaisir à suivre les tribulations de la pétillante s, dont la bonne humeur est si communicative, que je ne bouderai pas mon plaisir et dirai, à qui veut l'entendre, que de l'année 2013, il faut vraiment s'attarder sur cette petite pépite
8
Écrit par
oso

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes 7 parfaits

Créée

le 14 févr. 2014

Critique lue 344 fois

4 j'aime

oso

Écrit par

oso

Critique lue 344 fois

4

D'autres avis sur s Ha

Young Adult la revanche

Baumbach est un réalisateur qui installe son univers en douceur depuis Les Berkman se séparent, et ce dans une épure de plus en plus salutaire. Vers le non-événement, la restitution d’un quotidien de...

le 25 oct. 2013

44 j'aime

1

Critique de s Ha par pierreAfeu

Pourquoi ce titre ? La réponse est donnée en fin de film, seule raison sans doute de tenir jusqu'au bout, à moins de vouloir réécouter le Modern love de David Bowie [ce qui est une excellente idée,...

le 4 juil. 2013

30 j'aime

25

Critique de s Ha par Teklow13

C’est une toute petite chose s Ha, pas d’une grande originalité, mais sa fraicheur, sa petite folie et l’énergie déployée par la géniale et décalée Greta Gerwig font que le film devient...

Par

le 5 juil. 2013

28 j'aime

1

Du même critique

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Par

oso

le 26 janv. 2019

83 j'aime

4

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Par

oso

le 7 déc. 2014

74 j'aime

17

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

oso

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8