Chaque fois que je commence un film de Ridley Scott, je suis dans l'expectative. En effet, depuis pas mal d'années maintenant, le cinéaste m'a séduit autant de fois qu'il m'a déçu. Mais, au moins, je peux lui accorder de me surprendre à chaque fois et de construire une œuvre très particulière, éclectique à défaut d'être entièrement réussie. Ainsi, son film précédent, Exodus, que je voyais venir d'un œil plus que suspicieux, m'a finalement agréablement surpris par sa volonté de ne pas faire que du spectaculaire gavé de trucages numériques, mais de donner un fond à l'ensemble.
Et c'est, d'emblée, la première chose qui m'ait vraiment plu dans The Martian : ne pas faire un film prétexte à un déferlement de numérique, mais utiliser ces trucages à bon escient dans le but de soutenir le film. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a de la sobriété dans ce film, mais on y trouve une certaine méthode de films d'aventures à l'ancienne, méthode pas forcément oubliée mais jugée trop souvent démodée, pas assez excitante par certains, et que Scott remet à jour avec bonheur.
Scott ne perd pas son temps. Le début e à une vitesse impressionnante. Expédition scientifique sur Mars, tempête, pièce détachée, décollage d'urgence : tout est expédié en dix minutes, pour nous laisser avec l'essentiel : mark seul sur Mars. De même, avec plaisir, le cinéaste nous évite tout le pathos et les sentiments bons marchés qui auraient pu nous être servis par d'autres. On va droit à l'essentiel. De l'action, du suspense, de l'humour.
La construction du film est entièrement tournée vers l'aventure : montage elliptique qui nous fait bondir d'une semaine à l'autre, alternance bien mesurée entre scènes terrestres et scènes martiennes, tout est fait pour maintenir un rythme régulier et soutenu et aller droit à l'essentiel.
Alors, Scott ne fait sûrement pas le film de sa vie non plus ; The Martian a bien quelques défauts, quelques ficelles trop grosses (l'obscur scientifique inconnu de tous qui parvient à trouver la solution), mais l'ensemble est vraiment plaisant, de plus avec une musique disco fort sympa qui est sujet à un running gag. Le casting est excellent aussi.