Comment observer un cinéma anglais en mutation ?
Dans le cinéma anglais ressort un nom majeur, un immense cinéaste à la grande notoriété et qui pourtant semble étrangement à la marge. Reconnue, mais sans grande influence directe ou apparente, la filmographie de Joseph Losey compte d'aussi grands films que Le Messager, Palme d'or en 1971, ou encore Monsieur Klein, César du meilleur film et du meilleur réalisateur en 1977. Losey a construit sa carrière entre les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni et même la : autre ambiguïté du cinéaste, qui n'est pas directement affilié à quelque mouvement de cinéma, comme il aurait pu l'être avec les cinémas du Nouvel Hollywood ou même du Free Cinema. En réalité, il n'est même pas anglais, mais étatsunien de naissance. Pourquoi alors rattache-t-on presque toujours Losey au cinéma anglais ? Et comment commenter l’œuvre du réalisateur en perspective d'un tel cinéma ? Bien sûr, il est évident qu'un auteur n'a pas de prise absolue sur son œuvre. La nationalité d'un cinéma est un contexte matériel de production plus large, et nous invite à sortir les films du prisme de leurs nébuleuses filmographies, à segmenter. Plus particulièrement, le cas Losey est une intéressante vision des liens ambivalents unissant le cinéma anglais à ses auteurs.
Suite de l'article ici dans le bulletin ciné 4 de LittérArt (page 3) : https://969b5234-f272-4162-be3a-c13177152b16.filesusr.com/ugd/fe09b9_6f7ef9bf7c534a609b8a6465d8997bff.pdf