La frénésie des Cahiers du cinéma et autres instance de légitimation cinématographique envers Alain Resnais m’avait déjà franchement énervée au sujet des Herbes Folles que j’ai trouvé raté. Pour Vous n’avez encore rien vu, les commentaires au moment du Festival de Cannes étaient encore plus unanimes, et j’ai donc décidé de réitérer l’expérience.
Ce film avait sur le papier beaucoup de chance de me plaire ou au moins de m’intéresser. Un metteur en scène mort, demande une faveur à ses comédiens fétiches au travers de son testament. Regarder la captation d’une version de ???, pièces que ces comédiens invités ont jouée sous sa direction, afin de donner leur avis. Tout en visionnant cette captation, les comédiens se voient envahie par la nostalgie et se remettent à jouer la pièce tous en ensemble.
Cette trame nous donne : des acteurs dans leur propre rôle, une captation théâtrale, puis une captation (au travers du film) de la captation rejouée, etc. Déformation étudiante oblige - je sortais de l'écriture de mon mémoire sur les liens entre théâtre et cinéma du point de vue des spectateurs - j’étais bouillant.
Seulement, ce film m’a énervé au plus haut point. J’ai trouvé qu’il rendait le théâtre plus ennuyant que l’idée que se font déjà beaucoup de personnes du théâtre classique. Bien que j’apprécie la plupart des acteurs au casting, cela m’a donné l’impression d’un cinéma sclérosé où l’on fait ses petits films pour se faire plaisir, avec toujours les mêmes comédiens, et en emmerdant la jeunesse. Parce que, en effet, la captation de la version jouée par de jeunes comédiens est vite oubliée au profit de la pièce se rejouant entre les acteurs invités à la projection. Une des scènes de la fin m’a d’ailleurs clairement donné l’impression qu’on m’adressait un « regarde, on s’auto-congratule tous pour ce qu’on vient de te montrer ».
Alors certes, je suis un peu voire très méchant et injuste avec ce film, mais je veux juste arrêter de lire qu’un réalisateur est « d’une jeunesse intellectuelle impressionnante pour son âge » lorsqu’il réalise se genre de film.