Benoit Delépine & Gustave Kervern, De Groland au Grand soir par Cinemaniaque

A force de se faire remarquer avec des films en marge, Delépine et Kervern ont eu droit à l’incontournable livre d’entretiens, histoire de remettre la montre au milieu du village. Premier constat : les deux guignols n’en sont pas. Quand ils parlent de cinéma, ils évoquent l’échec monumental de Michael Kael, les films de Maurice Pialat, le tournage en 16 mm réversible, et le pot partagé avec Hou Hsao-Hien. Bourré d’anecdotes, le livre d’Emmanuel Burdeau met surtout en avant deux génies de l’underground, des as de la bricole qui ne se sentent vraiment à l’aise que dans le malaise, de ceux qui aimeraient avoir de l’argent pour leur film mais qui font très bien sans.

Kervern et Delépine sont des allumés du bocal, et ça se sent : rencontres improbables avec de grands noms, fascination pour les marginaux (dans les films mais aussi dans la vie, comme Noël Godin), gamins inconscients (leurs années de galère et comment ils ont réussi, au culot, dans le showbiz), ils sont tout cela à la fois, et plus encore. En toute simplicité, les deux cinéastes dévoilent tout de leur métier, de l’art de bosser avec Isabelle Adjani aux difficultés de production avec Canal.

Le livre aurait pu s’appeler « Cinéma et gueule de bois » tant leur art est lié à la fête, aux potes et aux excès. En espérant que ce livre permettra à ces deux énergumènes d’avoir des lendemains moins pénibles. Un must.
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 69 sinon rien : le retour, mais en plus gros...

Créée

le 30 sept. 2013

Critique lue 182 fois

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 182 fois

Du même critique

Critique de Sausage Party : La Vie privée des aliments par Cinemaniaque

Je ne le cache pas : l'humour bête et méchant, moi j'aime bien. Y compris quand c'est trash. Autant dire qu'avec ce Sausage Party, j'ai été rassasié. Je dis pas : tout le monde n'appréciera pas...

le 30 oct. 2016

54 j'aime

2

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 14 janv. 2012

50 j'aime

3