Il n'y a d'autre son que celui de la brise légère qui furète dans l'espace
Le grondement du vent qui annonce l'orage ou la tempête
Tour à tour il murmure ou hurle comme un dragon
Aux oreilles de l'homme qui écoute ce chant mystérieux
Comme une parole divine il s'insinue dans le cœur et l'esprit
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Il n'y a d'autre son que celui de l'eau qui court contre les rochers
Elle tourbillonne, éclabousse, s'amuse comme une folle
Tour à tour elle est calme ou vocifère comme un cyclope en colère
Aux oreilles de l'homme qui écoute c'est une magie étrange
Un chant de grâce splendide qui s'évapore lentement
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Il n'y a d'autre son que celui des oiseaux, des rapaces
C'est le chant de la vie, un chant de Paradis
Tour à tour les trilles, les notes volages égayent ou envoient des messages
Aux oreilles de l'homme qui écoute ces chansons magnifiques
Comme des mots incompris, ils délivrent de la cage
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Il n'y a d'autre son que celui du chuchotement des arbres
Roulis des buissons dans le désert, affolement des feuilles dans la forêt
Tour à tour le bruissement s'enfle ou se fait imperceptible
Aux oreilles de l'homme qui écoute tremble et se questionne
Comme saisi par une foi qui l'assaille et le transfigure
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Il n'y a d'autre son que le feulement du puma, musique du crotale,
Cliquetis du scorpion, glissement du poisson, hululement d'une joie tribale
Tour à tour ils déclament une vérité oubliée
Aux oreilles de l'homme qui écoute ses vrais amis
Comme pour se purifier des affres de ses pairs
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Il n'y a d'autre son que celui des pieds nus dans le sable
Tapotements vagues, appuis incertains tout au long d'une route sauvage
Tour à tour le tempo accélère, le tempo ralenti, il finira par se taire
Aux oreilles de l'homme qui écoute les battements et ses pas sans ciller
Comme une révélation sublime, enfin...un locus dei
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Il n'y a d'autre son que celui de la lumière éblouissante
Silence des merveilles ou silence de la nuit
Tour à tour les yeux s'écarquillent ou se ferment
Aux oreilles de l'homme qui écoute les absences, le vide
Comme par enchantement il sera apaisé, délivré
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Ici et maintenant loin du tumulte des Oms
Du fracas des machines, des combats incessants
Des luttes ineptes, inutiles et délétères
Au centre d'une montagne, d'une forêt épaisse
D'un désert de glace ou de feu
Noyé par les beautés de l’océan et des îles lointaines
Environné de vent, du chant de l'eau
Du tonnerre vibrant, du cri des éclairs
Du pianotage de la pluie, de la morsure du Soleil
Les pieds fichés dans la terre le regard vers les cieux
Ne t'y trompe pas le Paradis...Il est là !