Je n'en attendais rien, je suis quand même déçue

C'est un fait, la romantasy est depuis quelques années le nouveau phénomène littéraire. On ne compte plus le nombre de livres édités ces dernières années et les rayons consacrés à l'imaginaire ont fortement réduit leur espace dédié à la SF et la Fantasy pour faire place à cette nouvelle mode. On aime ou on aime pas, à titre personnel c'est vraiment loin d'être mon genre de prédilection, mais il faut ettre qu'on y trouve un peu à boire et à manger.


Cette critique, si elle se concentre sur le livre que je viens de finir concerne finalement le genre dans son ensemble. C'est à dire que je n'en attendais rien et je suis tout de même déçue. C'est un peu triste d'ailleurs parce que j'aime l'imaginaire et j'aime encore plus une bonne romance. Or, on pourrait se dire qu'un genre qui conjugue les deux me permettrait de trouver mon bonheur. Nope. Grosse déception. Outre quelques titres où je me suis bien amusée mais sans y avoir trouvé la qualité que j'espérais pour autant je suis généralement sensiblement déçue et "Empire of Flame and Thorns" est loin de faire exception à la règle.


Le livre, sans être le plus mauvais que j'ai lu, réuni en réalité tous les clichés de la romantasy. Les livres se suivent et se ressemblent si bien qu'on a l'impression de lire la même histoire à quelques variations prêt et plus ou moins bien écrite selon l'auteur ou l'autrice.


Le world bulding est ici extrêmement léger et retrouve des Fae (la grande mode du moment) emprisonnés pour avoir asservis une autre race de créature il y a des centaines d'années. Notre protagoniste principale qui fait partie de la résistance (dont on ne rencontrera littéralement aucun membre le long du livre) se dit que pour monter dans les rangs, il faut qu'elle participe à ce qui sont des "Hunger Games 2.0" qui ont lieu tous les 150 ans pour échapper à sa condition, être au plus proche de ceux qui les dominent et faire er les informations à la résistance dans la foulée. Dotée d'un pouvoir qu'elle maîtrise mal, elle est méprisée par sa famille et n'a donc aucune attache et aucun amis. Avouez, on est déjà sur un background épais comme une feuille de papier toilettes et ça ne s'améliore pas quand on rencontre le reste du casting.


L'antagoniste et love interest, Draven de son petit nom, est un copié collé de Rhys dans ACOTAR jusqu'à dans ses ailes avec beaucoup moins d'épaisseur que le précédent vu qu'on ne sait absolument rien de lui si ce n'est qu'il est fort, qu'il est beau, craint par tous le monde et pour, une raison qu'on ne comprendra pas, toujours dans les pattes de Selena notre personnage principal. Alors le garçon mystérieux, c'est relativement connu comme trope et ça ne me dérange pas mais ici on a vraiment aucune mais aucune infos sur le personnage. Il e juste son temps à essayer de sauver la mise à Selena qui se transforme en demoiselle en détresse dès la moitié du livre.


Je pourrais vous parler du reste du casting mais objectivement, aucun n'est développé et ils sont là parce qu'il fallait du monde. Ca sera peut-être différent dans le tome 2 mais j'ai un doute. Quant à la compétition, on sent dès le début qu'il n'y aucun enjeux et c'est d'ailleurs assez mal écrit donc on s'en désintéresse très très vite.


Alors vous vous direz, est-ce qu'elle n'est pas un peu trop sévère ? Peut-être mais je crois que ça vient d'une certaine lassitude. Certes, on ne peut pas être toujours innovant et finalement on ne fait jamais que raconter éternellement les mêmes histoires. Ce n'est jamais que la quête du héro réinterprété à l'infini par les auteurs et autrices. Ce qui change, c'est la qualité d'écriture et l'originalité qu'on va pouvoir insuffler à cette quête qu'il s'agisse d'une quête amoureuse ou de sauver le monde. Ici, et je le dis sans méchanceté, j'ai juste l'impression de voir un copier coller sans aucune variation de tout un tas de truc que j'aurais déjà lu mais en moins bien écrit. Ca donne un patchwork sans profondeur, pas très intéressant et encore moins cohérent. Je n'ai rien contre le mystère mais quand c'est fait juste pour tirer en longueur le livre, ce n'est pas très stimulant. De même, je ne reproche pas à la romantasy de s'attarder sur la romance plutôt que le contexte parce que c'est littéralement son fond de commerce, et on sait ce qu'on lit quand on en achète un livre du genre, mais force est de constater que un tas d'auteurs et d'autrices ont réussi à mettre la romance au centre de leur livre ET à proposer un lore intéressant en même temps.


Du coup ça vient d'où, d'une fénéantise de la part des maisons d'édition qui se disent "tant que ça vend", d'un public moins exigeant (à savoir que ce livre m'a été chaudement recommandé par une copine), d'une réelle appréciation et finalement ça ne correspond juste pas à mes goûts ? Difficile à dire mais en tout cas, ça ne m'empêche pas d'être déçue.


PS: Alors je sais qu'un des attraits du livre c'est le "spice" mais vraiment les scènes de sexe (pas indispensables du tout, by the way) sont vraiment mal écrites et over redondante. Il faut arrêter là.

PS bis : Les Faes, c'est vraiment devenu le fourre-tout des créatures, on mixe vraiment tout et n'importe quoi.

PS bis bis : J'en peux plus des "mate" et est-ce que on peut arrêter de remplacer le mot "man" ou "boy" par "male" dans les récits pour faire plus animal ?

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San

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le 14 avr. 2025

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