Comment peut-on critiquer Germinal de Zola? C'est inenvisageable. On .ne peut que se borner à analyser le travail fourni par l'auteur pour élever une telle oeuvre très grossièrement mise au cinéma par Claude Berri en 1993. Renaud en Lantier y est tellement pathétique que toute la salle a ri nerveusement quand il a pris la parole pour haranguer la foule (témoignage personnelle vieux de plus de 30 ans). Bref! Le cinéma ne peut remplacer souvent le livre.
Germinal est le 13ème volume du cycle des Rougon-Macuart, publié en 1985.
Le thème central est la question de la dureté des conditions de travail des mineurs, dans une petite ville du Nord de la , avec pour personnage central, e Étienne Lantier, le fils que Gervaise Macquart a eu avec son amant Auguste.
Etienne est un travailleur résistant et courageux, mais il a un "défaut". Il ne e pas l'injustice. Employé dans une mine, il va y trouvé l'enfer. Dès le début du roman la fosse est comparée à une " bête goulue, accroupie là pour manger le monde". Cette "animalisation" des outils de l'oppression capitaliste est prégnant chez Emile Zola. On ne peut penser à "La bête humaine". Lantier
découvre la faim, la saleté dont on ne peut pas se sortir, l'épuisement extrême des mineurs me faisant penser aux Morlocks de "La machine à explorer le temps". N'oublions pas que H.G. Welles dénonce également la condition ouvrière dans une société où désormais les descendants des nantis sont littéralement dévorés par ceux qu'ils opprimaient naguère.
Lantier va se lancer dans un combat désespéré pour obtenir plus de justice sociale face aux ancêtres des Bolloré et consorts qui asservissent depuis des générations le peuple avec l'aide d'un Etat pseudo-démocratiques qui préfère éborgner et tuer que de permettre à chaque citoyen de vivre décemment. Malheureusement, les instruments médiatiques de ces êtres abjects manipulent les citoyens pour les détourner de ce qui devrait les animer, c'est à dire la justice sociale. La Bête immonde et son gouvernement proto fasciste préfère détourner l'opinion sur l'insécurité. Il préfère sévir que combattre les racines du mal, le Capitalisme, dont il est d'ailleurs l'émanation.
Avec Germinal, Emile Zola s'intéresse à un fait qui va nourrir le XXe siècle, celui de la lutte des classes. Il souhaite dénoncer la misère des ouvriers et l'insensibilité des actionnaires qui ne voient dans le peuple que de la chair dont ils nourrissent les machines issues de l'industrialisation. Les généraux de la 1ère guerre mondiale issus de la classe bourgeoise vont utiliser les ouvriers comme chair à canons pour assouvir leur envie de gloire. La guerre a toujours été un moyen pour les puissants d'asservir le peuple. L'actualité en est un triste exemple avec la Bête immonde qui souhaite avoir une place dans l'histoire en se lançant dans un conflit à l'issue incertaine et surtout face au mauvais ennemi. Je ne dénie en rien la valeur du peuple ukrainien qui a connu déjà une tentative d'extermination totale dans les années 30 par le régime de Staline.
Malheureusement aujourd'hui, le monde ouvrier est divisé par l'ubérisation de la société et la mondialisation. Bolloré et consorts ont délocalisé leurs usines dans d'autres contrées. On est loin du jour où une délégation de mineurs du Nord est venue rendre hommage à Emile Zola, lors de ses ses obsèques, en 1902. L'espoir évoqué par le titre, faisant référence au
calendrier révolutionnaire de 1795 et à la « germination », c’est-à-dire à l’arrivée du printemps, n'est plus. Aujourd'hui, l'asservissement des esprits est total. On est dans une société dystopique où l'humain n'est qu'une entité négligeable.
Dès lors, on peut dire que "Germinal" est malgré sa noirceur un témoignage sur une époque où il y avait encore l'espoir de voir germer une société plus juste.
Désolé d'être aussi nihiliste mais l'espèce humaine est pour ma part un cancer.