Il est des romans qui, dès leur thème, résonnent profondément en moi. La Librairie des livres interdits en fait partie. En découvrant qu'il s'inspire de la loi HB 1467 véritable en vigueur en Floride — une loi qui permet aux citoyens de faire retirer des livres des bibliothèques — j'ai immédiatement ressenti le besoin de le lire. Marc Levy transpose cette réalité dans une dystopique où les libraires sont surveillés, dénoncés, emprisonnés. Une fiction qui, hélas, ne semble plus si lointaine. Mitch, le libraire, paie le prix fort, cinq années de prison pour avoir proposé des ouvrages interdits à la location.
À sa sortie, il ne cherche même pas à récupérer ses livres, autrefois son trésor. Ce détail m’a laissée perplexe. Et c’est là que le roman m’a un peu perdue. L’idée de départ est forte, le message nécessaire, mais tout semble survolé. J’ai eu le sentiment d’histoires incomplètes, de raccourcis, comme si l’auteur avait voulu tout dire sans vraiment cre.
La romance entre Mitch et Anna, pourtant jolie, prend une place importante sans enrichir vraiment l’intrigue principale. J’attendais plus de tension, plus de profondeur dans la vengeance annoncée. Pourtant, je ne regrette pas ma lecture. L'auteur rappelle combien les livres peuvent déranger, éveiller, résister. Ce roman, bien qu’imparfait, est un plaidoyer pour la liberté d’expression. Il m’a fait réfléchir, m’a alertée. On referme le roman avec la certitude que les mots restent une arme précieuse contre l’ignorance et l’oppression. La fiction ret ici une réalité glaçante, et ça, c’est fort.
Je n’en ferai pas mon coup de cœur de l’année, mais je suis heureuse d’avoir lu ce texte. Il m’a donné envie de défendre plus que jamais le droit de lire, d’écrire, de penser. Et si, comme le dit l’auteur, les livres sont les armes les plus pacifiques, alors je suis prête à me battre avec eux. Une lecture à conseiller à ceux qui croient encore que lire, c’est résister.
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