Michel Houellebecq, Les particules élémentaires
Bruno est un personnage dégoutant, frustré, le genre d’homme qui incarne tout ce qu’une femme tente de fuir. De nombreux propos racistes (« n***e ») ou homophobes (« pédé »), qui soulignent à quel point Bruno est détestable, et qui soulignent comme ses frustrations déporteraient sur les femmes, les noirs, les homosexuels. Mais les récentes positions de Houellebecq comme adhérant au grand remplacement questionnent la prise de position idéologique de Houellebecq dans ces phrases ; est-ce Bruno ou l’écrivain qui s’exprime ?
Houellebecq peint dans son livre le portrait du mythe de la révolution sexuelle des années 70. Celle-ci est élitiste, réservée aux personnes qui ont un beau corps, jeune, conforme aux normes de beauté. En voulant libérer les populations occidentales, cette révolution les enferme finalement dans un carcan qui frustre les laissés-pour-compte sur le marché sexuel ; Bruno est un jeune gros, vieux mal baisé qui fréquente des putes. C’est également un livre qui tente de dresser le portrait psychologique des personnages, de leur trauma, et de ce qui les a menés à une telle perversion.
L'écriture rend l'ensemble très fluide, sauf les quatre premières et dernières pages.