J'ai mis un mois à venir à bout de Middlemarch, œuvre monumentale qui offre une plongée profonde dans la société anglaise du XIXe siècle. L’un de ses points forts réside dans la richesse de ses personnages, tous complexes et intéressants, ce qui permet au lecteur de s’immerger dans leur psychologie tortueuse et nuancée. Eliot excelle à dépeindre leurs motivations, leurs doutes et leurs aspirations, leurs sentiments, amoureux ou pas, rendant chaque personnage unique et crédible, du médecin qui vit au-dessus de ses moyens à la jeune femme intelligente qui croit échapper à sa condition par un mariage avec un vieil homme grincheux et aigri qui consacre sa fin de vie à une étude de la mythologie improbable en ant par le banquier qui porte un lourd é alors qu'il s'est racheté une conduite d'homme intègre. Bien sûr, les amours contrariées occupent aussi une place importante qui parfois m'ont fait me poser la question de la poursuite de ma lecture; mais j'ai tenu bon o;-).
Car, cette profondeur a aussi ses inconvénients. Le roman est très long (plus de 1000 pages écrites petit). La densité de détails et la multitude de personnages peuvent aussi donner une impression de surcharge, rendant la lecture parfois exigeante. L'impression de coupage de cheveux en quatre voire en huit est aussi par moments gênante.
Sur le plan sociologique, Middlemarch est en revanche particulièrement intéressant. Il offre une analyse fine des enjeux sociaux, économiques et même politiques de l’époque, tout en montrant comment ces facteurs influencent la vie individuelle. Cela donne au roman une dimension à la fois intime et universelle, enrichissant la lecture par une réflexion sur la société.
Enfin, l’humour subtil d’Eliot est souvent un véritable plaisir. Il se manifeste dans ses observations fines, parfois très fines, et ses ironies discrètes, apportant une légèreté bienvenue dans un récit sérieux et introspectif.