Malgré un début narré par le personnage de Claire qui m’a semblé un peu long et un peu alourdi par les lignes en vers, on entre facilement dans l’histoire.
Ensuite à partir de la page 287, le switch sur Gilles a été pour moi la douche froide ! C’est saisissant de reconnaître les similitudes d’un amour qu’on a cru partager avec un être, finalement étranger, et amarré à plusieurs vies.
Lire et reconnaître sans jamais comprendre la froideur et le calcul, l’égocentrisme puissant, celui qui irradie l’autre, l’instrumentalisation, la haute trahison, celle qui fait mal et qui “rend fou”, l’incapacité aux sentiments et à l’autre, et la nécessité absolue de réinventer une réalité pour n’être rattrapé par le Vrai et déchu jamais.
Le réalisme est dingue et l’avant et l’envers du décor rendent le livre intense. Dans ces histoires en huis clos, il n’y a malheureusement qu’une version qui diffère selon 2 réalités : ici les témoins sont importants, ici on est mis dans la peau des 2 protagonistes, ce qui est rare.
Si je n’ai pas réussi à éprouver d’empathie ni de compréhension à l’égard de Gilles, j’ai néanmoins compris quels étaient ses mécanismes et mobiles.
Ce livre nous rappelle comme il est bon de faire confiance à son intuition, que les premières impressions sont importantes… et de fuir tant qu’il est encore temps !