Était-ce une bonne façon de sensibiliser – fût-ce inconsciemment – un maximum de gens, de façon simple et rythmé, sur un sujet méconnu et parfois sous-estimé ?
Les paroliers étaient partagés entre délivrer le « tube de l’automne/hiver » – celui qui s’écoute en boucle partout – et celui de quelque chose d’original, avec sa propre identité.
Le morceau, même s’il se situe entre ses deux mondes, penche plus vers le premier.
Ils ne voulaient ni se tremper, ni se brûler.
Même si le texte n’aurait pas souffert de plus de profondeur et d’« impact » les paroliers ne pouvaient évidemment pas aller « dans les détails » – ou d’autres termes trop techniques pour de simple amateurs de musiques pop de tous les jours – et devaient donc se contenter de métaphores de plus ou moins bonne facture et se concentrer surtout sur le rythme et le son techno.
Nous ne sommes pas en droit de nous attendre ici à de la philosophie ou à un Gainsbourg, seulement, nous aimerions que les artistes d’aujourd’hui prennent plus d’audace, d’assurance, et de risques, en cessant de produire toujours les mêmes éléments et recommencer...
Quant au reste, le rythme, le tempo, la rafraîchissante voix d’Angèle, ainsi que quelques rimes, tiennent très bon.
Trois-quarts entraînant et un quart mélancolique, la chanson remplie presque son objectif ; imprécis mais sans être irrespectueux ou profane dans son propos pour autant, elle est avant tout une bonne musique pop, pour tous, charmante et entêtante.