Je ne vais évidemment pas vous faire l'injure de vous présenter la bataille de Verdun, l'un des tournants de la Première Guerre mondiale. Les Allemands espéraient une percée rapide, les Français en ont décidé autrement, voyant la ville et ses environs englués dans d'âpres combats durant des mois. La boucherie qui en a découlé est innommable, les mots sont insuffisants pour permettre de comprendre ce qu'ont vécu ces hommes, les images ne suffisent pas non plus pour prendre totalement conscience de l'ampleur des combats.
Verdun. Nom qui résonne encore plus de cent ans après la fin de la bataille. Que l'on s'intéresse ou non à l'histoire, on a déjà entendu parler de cette ville et et des combats. Costelle et Clarke décide donc de réaliser un documentaire télévisé d'un peu moins d'une heure trente uniquement consacré à cette bataille, permettant par là une vue d'ensemble de la bataille.
Car si on s'intéresse évidemment au côté français, on n'oublie pas non plus les Allemands. Car finalement ce qui ressort d'extrêmement intéressant dans ce documentaire, c'est l'absence de parti pris et surtout de bien nous faire réaliser, comprendre (si cela était nécessaire) que ces hommes n'étaient que de la chair à canons aux mains des puissants, aveuglés par la soif de pouvoir et surtout de l'argent. Cent ans après, rien ne semble avoir changé ou presque.
Le documentaire propose encore des images d'archives inédites, la colorisation est réussie et en plus de cela le son ajoute encore un tant soi peu de réalisme face à cette barbarie. Pas un centimètre carré de la région de Verdun qui n'a pas été bombardé une seule fois. Je retiens les visages de ces pauvres bougres perdus dans leurs tranchées, les moments fugaces de bonheur autour d'un chien, de ces animaux sacrifiés pendant le conflit, de cet éléphant abattu dans une ville allemande pour que les gens puissent se nourrir, de cette folie qui n'a épargné personne, de ces puissants qui ne jouent que pour leur égo.
La voix de Kassovitz colle plutôt bien au récit même si je préfère une voix plus sobre comme celle de Torreton (The War).
On retiendra des images déjà vues dans le documentaire Apocalypse : la Première Guerre mondiale et quelques moments de répétition il me semble dans le message à faire er ou dans le texte de Kassovitz.
Mais un documentaire de très bonne facture, à montrer dans les écoles.