Pas si kéké que ça.

Longtemps boudé, pour cause de kékéisme japoniaisant, force est de constater que ce n'est absolument pas le cas finalement. L'animé met en avant de belles sportives JDM et de vraies concepts mécaniques automobiles derrière. Il ne s'attarde absolument pas sur la partie puérile qu'on connait ici dans nos vertes contrées, à travers les jacky qui sur-modifient leurs véhicules dans ce qu'on appelle l'art du tuning. On est vraiment très loin de cette ambiance.

Mais on constate aussi qu'en définitif le scénario n'a pas beaucoup de sens et ne raconte strictement rien ; c'est un prétexte pas très subtil, pour parler de voitures et de courses. L'histoire ne tourne qu'autre de ces deux uniques éléments, si on omet les fausses intrigues autour d'histoire de coeur complètement neuneu et sans aucun intérêt. Mais il faut que les 26 épisodes se fassent. Les dits enjeux sont artificiels, les relations entre les personnages clichés au possible sont sans intérêt. Tout cela finalement n'existe que pour servir une narration contrefaite de A à Z. Le personnage principal n'a pas vraiment de charisme ni une psyché très approfondie, on ne parlera même pas des personnages secondaires, qui n'ont de but que de remplir le casting et servir de faire-valoir au personnage principal, quand ils ne sont pas tout simplement inables.

Initial D est une série animée dans la moyenne à peine haute, encore faut-il être un fana de caisses sportives japonaise. Les autres, n'y verront qu'un énième animé en 26 épisodes qui se traine en longueur (la bonne blague), pour divertir le temps de deux ou trois soirées. Et puis aussi la structure même de l'animé, très linéaire et séquentiel ajoute un côté complètement artificiel à toute cette sauce qui ne prend finalement jamais.

Dommage parce qu'on aurait pu avoir un "Akage" like pour les voitures, avec une vraie dimension psychologique derrière et des enjeux moraux très importants. Des antagonistes - et des personnages secondaires - de hautes volées, tous avec une profondeur d'écriture incroyable, qui donnent encore plus de corps et d'épaisseur au personnage principal. Sauf que "Initial D", n'est pas du tout construit sur ce schéma malheureusement, et quel frustration.

Enfin, au vu de cette série animée, l'intérêt de revenir au manga papier semble mince voir inexistant. Se farcir quelque chose d'aussi soporifique sur papier inerte, est une perte de temps.