Surcompensation est une de ces séries qui débarquent sans prévenir et s’installent avec une aisance déconcertante. Fraîche, énergique et résolument déjantée, elle assume pleinement son côté ridicule tout en glissant, mine de rien, quelques piques bien senties sur la masculinité (toxique) et ses travers.
Le duo central, Carmen et Bento, fonctionne à merveille. Leur complicité, entre joutes verbales et tendresse déguisée, est l’un des moteurs les plus efficaces du show. Autour d’eux gravite une galerie de personnages secondaires hauts en couleur, tous drôles, parfois hilarants, mais qui gagneraient à être davantage développés au fil des épisodes.
Côté ton, on navigue entre comédie potache (parfois un peu grasse, il faut le dire) et satire plus fine. L’écriture est globalement bonne, même si elle souffre par moments d’inégalités ou de facilités, notamment dans le choix des thématiques, parfois trop classiques ou déjà vues. Cela dit, les guests viennent régulièrement redonner un coup de fouet à l’ensemble — certains caméos sont de vrais bijoux.
Mais ce qui fait la force de Surcompensation, au-delà de son humour souvent irrévérencieux, c’est son énergie feel good. La série se regarde facilement, se binge-watch même sans qu’on s’en rende compte, et parvient à mêler légèreté et lucidité avec un certain panache.
En somme, Surcompensation n’invente peut-être pas la poudre, mais elle l’allume avec un sourire en coin et une vraie tendresse pour ses personnages. Et ça, c’est déjà beaucoup.