Filles perdues
7.2
Filles perdues

Comics de Melinda Gebbie (2006)

Innocence perdue

Alan Moore s'adonne en compagnie de sa douce et tendre à la BD pornographique.
Et ça donne quoi ?
Quand on connait un peu Alan Moore, on devine facilement que ça ne peut pas s'arrêter là, même si bon nombre de ses irateurs n'ont malheureusement pas é la barrière du sulfure.

La magie traverse toute l'oeuvre de Moore, parfois de façon frontale, explicite (Promethea pour ne citer qu'elle, série majeure et incomprise s'il en est une dans le monde d'Alan Moore), la plupart du temps en filigrane, mais elle est toujours là, moteur créatif revendiqué par l'auteur, propos oblique, et pratique quotidienne pour ce shaman des temps modernes.

Pour ces Filles Perdues, c'est des replis de la chair et du langage qu'il faut la chercher, lovée dans leur intimité, à la croisée des sens et de la mémoire.

Elle sont trois, partagent une sensualité complexe, intense et plus ou moins assumée, une amitié ambigu et libérée, ainsi qu'une mémoire voilée, dont les mystères vont se révéler par l'exploration de leurs corps et de leurs fantasmes les plus débridés,

Mais si elles n'avaient que leur soif de sensualité et leur mémoire brisée en commun, ce serait léger, décevant de la part du génial Alan Moore.

Ce que s'offrent les auteurs ici, c'est la relecture de trois histoires fondatrices de la littérature "enfantine", tout en perversion mais néanmoins subtile et pertinente, à travers Alice, Wendy et Dorothée, chacune dans un style narratif et graphique spécifique.

Moore touche au mythe, au symbole, dans une farandole de corps assouvissant leurs ions, reclus dans cet étrange microcosme coupé d'un monde en guerre, au bord du gouffre.
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le 20 mars 2011

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toma Uberwenig

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