Cloud fonctionne parce qu'il s'inscrit dans une réalité sordide et pourtant réelle (fondée sur deux faits sociaux que le scénario fait se rencontrer) qu'il déploie jusqu'à l'absurde. Cette réalité c'est un capitalisme féroce comme un ratel, désincarné par un internet anonymisé, qui déroule sa mécanique mortifère pour faire de ses pions obsédés et consentants des agents sans âme, uniquement mûs par la mort : celle de la raison, celle de l'âme, celle de l'autre et in fine celle de soi.
C'est peu dire que Kurosawa signe ici un film radical, qui se joue des genres et des conventions pour étirer jusqu'au volontairement sadique et risible ses scènes d'horreur comme tout droit sorties d'un jeu vidéo.
C'est horrible !
"Oui." répond un personnage.
Mais c'est horriblement humain.