En 1977, il y avait déjà des suites à tout. Y compris aux films les plus complets, les plus définitifs, ceux qui avaient déjà bouclé la boucle. Parfois même avec génie, comme ce fut le cas pour L'Exorciste, premier du nom. Mais pour la plupart des producteurs hollywoodiens, il est impossible qu'un succès reste sans sequel.
Très peu de temps après la sortie phénoménale de L'Exorcistedécide alors de se er des créateurs originaux et met en chantier cette fameuse suite très attendue.
Chargé d'enquêter sur la mystérieuse mort du père Merrin, survenue 4 ans plus tôt lors d'un exorcisme à Georgetown, le père Lamont retrouve la trace de Regan, aujourd'hui adolescente et toujours possédée par le démon Pazuzu. Un affrontement mystique et chargé de symboles ésotériques s'initie alors entre le prêtre et le Mal à l'état pur...
En engageant le scénariste William Goodharts'inspira de la véritable nature de cet homme d'église pour créer le personnage du père Lamont. Ainsi, la bataille entre le Bien et le Mal se centre avant tout ici sur la conscience humaine avec l’idée précise que, dans le cadre de la théologie catholique, les différentes consciences pourraient être réunies en une seule grâce à l'hypnose, même si cela peut forcément entraîner des conflits intérieurs entre ceux qui recherchent uniquement le Bien et ceux qui laissent leur nature humaine voguer entre les flots du Bien et du Mal.
C'est justement le fait que le script adopte une approche bien plus métaphysique et cérébrale que John BoormanLinda Blair dira : "C'était un très bon scénario au début. Puis ils l'ont réécrit cinq fois et cela n'a finalement pas été le même film pour lequel nous avions tous signé".
À sa sortie, Exorciste II : L'Hérétique .
À la revoyure, il reste pourtant de jolis vestiges dans l’œuvre voulue par Boorman. Pas une grande réussite formelle dans son ensemble, certes, mais loin (très loin, même) d'être la nullité absolue qui sied à la malencontreuse réputation du métrage depuis 46 ans.