Et dire que je n'ai découvert qu'en 2015 cette tuerie qu'est Perfect Blue...
Mais quelle énorme claque !
Satoshi Kon était un réalisateur -qui nous a hélas prématurément quittés- dont je n'ai pas tardé à rendre hommage en visionnant ses trois autres films, que j'ai malheureusement trouvés loin d'être aussi bons que ce pur chef-d'oeuvre. Même si je pense leur redonner une petite chance tant la complexité de ses univers peut rebuter en cas de "mauvaise forme du jour". ^^
Mais revenons à Perfect Blue qui fait désormais partie de ces rares films que j'ai eu l'insoutenable envie de revoir dans la foulée de mon premier visionnage, tant son intrigue m'a scotché, hébété, effaré ! Avec notamment cette imbrication de rêves dans les rêves, de dédoublements de personnalités -même entre plusieurs personnalités- et de films dans le film, pour laquelle il y aurait de quoi se faire quelques noeuds à la tête... mais non ! Tout semblerait presque d'une logique implacable même si on reste au final pas tout à fait sûrs d'avoir "tout à fait tout" compris (je pense notamment à l'ultime scène dans le rétro, telle une subtile métaphore). Mais c'est aussi ça qui est bon, et les frissons que provoquent ce final ne peuvent pas mentir... Un peu comme si notre inconscient nous parlait... Un peu comme si on se retrouvait devant du David Lynch au crayon.
Pourtant, l'entame semblait plutôt banale, captivante certes, mais on aurait presque senti venir le thriller ou tout deviendrait téléphoné. Sauf qu'à tiers-parcours, celui-ci bascule dans un tout autre monde que l'on ne lâchera plus d'une semelle jusqu'à ce fameux final : époustouflant !
On pourra aussi reprocher les faiblesses du trait et de l'animation (notamment au début du film, plus statique que par la suite), mais la bande originale s'avère tellement énorme qu'elle suffit à elle seule à nous plonger dans une atmosphère de délire et de contagion au coeur de l'extrême fragilité de la jeune et jolie Mima.
Un vrai grand film d'animation pour adultes donc (sexe, violence, folie), au scénario d'anthologie, qui ne peut nous faire regretter qu'une seule chose : que ce genre n'ait pas été plus répandu à l'époque, tandis qu'il ne semble aujourd'hui même plus faire partie des possibles...