Dolorès, la belle sardinière bretonne !...

Pourquoi lire ce livre ? Revenons sur l’aventure induite par la lecture de "Le lit clos" de Sophie Brocas :

https://senscritique.trouversites.com/livre/le_lit_clos/critique/320056138

Quelqu’un me l’avait recommandé et la quatrième de couverture nous faisait remonter, un siècle plus tôt, à un évènement social mettant en scène les ouvrières de sardineries de Douarnenez se mettant en grève afin d’améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail d’esclaves surexploitées, défiant ainsi les traditions sociales et religieuses de l’époque. Le féminisme, l’évolution de la condition des femmes… un sujet qui m’intéresse au plus haut point !

Un coup d’œil sur SC m’informe que le livre n’y figurait pas, donc pour créer la fiche j’allais sur la FNAC pour récupérer toutes les données et là, cinq commentaires de lecteurs (5 notes : 3x5/5 ; 1x4/5 et 1x1/5).

Le commentaire qui m’intrigua le plus, évidemment, ce fut celui de "Christian P." noté 1/5 : « Plagiat ? Une pâle recopie du livre les coiffes rouges de Daniel Cario » (!?)

Retour sur SC : « Les coiffes rouges » (2014), la fiche existe, mais personne ne l’a lu, noté et encore moins commenté. D’après le résumé, le sujet traite bien de la même grève des Sardinières en 1924 à Douarnenez. Mais de nombreux bouquins s’appuient sur de mêmes faits historiques sans pour autant être des plagiats…

Alors « plagiat ou pas plagiat ? »

Wiki nous dit que : « Le plagiat est une faute d'ordre moral, civil ou commercial, qui peut être sanctionnée au pénal. Elle consiste à copier un auteur, ou accaparer l'œuvre d'un créateur dans le domaine des arts, sans le citer ou le dire, ainsi qu'à fortement s'inspirer d'un modèle que l'on omet, délibérément ou par négligence, de désigner. Il est souvent assimilé à un vol immatériel. » Est-ce le cas, ici ?

Une seule solution : lire « Les coiffes rouges » :


On est tout de suite mis dans le bain, dès le premier chapitre (sur 74) en nous présentant Monsieur Alcide Guéret, patron "sympathique" de la sardinerie, lequel a licencié, quinze ans plus tôt, Claudine Gourmelen dite Clopine, sous le prétexte qu’elle boitait et qu’il en allait de la sécurité de ses collègues (en réalité, elle s’était montrée trop ardente lors des grèves de 1905). Sans être la pièce maîtresse du drame, la pauvre Clopine allait être active et présente tout au long du récit.

Et dès le deuxième chapitre apparaît Dolorès, âgée de seize ans, fille de Diego Marques, un marin espagnol obligé de faire escale à Douarnenez et tombé sous le charme des beaux yeux de Marie. Dolorès avait hérité des yeux noirs et du teint halé de son père et des cheveux roux de Marie… une beauté !

À seize ans, il est temps que Dolorès aille travailler à l’usine et rapporte un (maigre) salaire à la maison. La couture de Marie et les sardines de Diego leur permettant tout juste de survivre. Donc voilà notre belle rouquine qui entre en scène, en même temps qu’à l’usine de Monsieur Guéret, sous la haute surveillance de la contremaîtresse, Muriel Sizun, dite la Murène, tout un programme, un autre personnage important du livre.

Sa grande beauté va susciter des ravages et chez la Murène que l’on soupçonne d’avoir un penchant pour les jolies filles, et chez Monsieur Guéret que l’on soupçonne du même penchant. Ce qui, bien sûr, provoque, méfiance et jalousie chez les sardinières, sur fond de montée de crise sociale.

Comment la jeune et innocente Dolorès va-t-elle se débattre au milieu de cette tension à laquelle elle n’était pas du tout préparée ?


Voilà planté le décor des "Coiffes rouges", alors si on le compare avec "Le lit clos", on a vu que le déroulé de la grève (qui représente, ici, le dernier quart du récit) est assez semblable dans les deux bouquins, probablement issu des mêmes archives. Mais si dans "Le lit clos" le récit se poursuivait montrant les destins différents des deux protagonistes au-delà du mouvement social, ici, tout s’arrête brutalement à la signature des accords sur un point d’interrogation quant à l’avenir de Dolorès…

Alors, plagiat ? Je trouve qu’il y va un peu fort "Christian P." sur la FNAC.


7
Écrit par

Créée

le 1 mai 2025

Critique lue 8 fois

2 j'aime

2 commentaires

Philou33

Écrit par

Critique lue 8 fois

2
2

Du même critique

À lire sans tarder… et pour cause !

… Car je ne pense pas trahir un quelconque suspense en soulignant que l’action de "L’Anomalie" se déroule en juin 2021 (Cf. quatrième de couverture) et donc tout ce qui n’est pas advenu peut encore...

Par

le 13 déc. 2020

19 j'aime

5

UNE SI LONGUE AGONIE…

Me voilà encore dans l’opposition ! OK, je suis le prototype de l’ignare. J’avais envie de lire ce livre, non pas pour son Goncourt (je suis méfiant vis-à-vis de cette distinction), mais parce j’ai...

Par

le 23 mai 2020

19 j'aime

2

OUI pour le fond ! NON pour la forme !

C’est générationnel (Je suis un VIEUX C…). Je n’aime pas les histoires de cul ! Je n’aime pas les histoires où on « fait l’amour » comme d’autres font des cauchemars. Mais, à en croire l’auteure,...

Par

le 14 nov. 2019

14 j'aime

11