Étrange aventure que la lecture de ce livre…
Quelqu’un me l’a recommandé et la quatrième de couverture nous fait remonter, un siècle plus tôt, à un évènement social mettant en scène les ouvrières de sardineries de Douarnenez se mettant en grève afin d’améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail d’esclaves surexploitées, défiant ainsi les traditions sociales et religieuses de l’époque. Le féminisme, l’évolution de la condition des femmes… un sujet qui m’interpelle au plus haut point !
Un coup d’œil sur SC m’informe que le livre n’y figure pas. Je vais donc créer la fiche. Pour ce faire je vais sur la FNAC pour avoir toutes les données et là, cinq commentaires de lecteurs (5 notes : 3x5/5 ; 1x4/5 et 1x1/5).
Le commentaire qui m’intrigue le plus, évidemment, c’est celui de "Christian P." noté 1/5 : « Plagiat ? Une pâle recopie du livre les coiffes rouges de Daniel Cario » (!?)
Retour sur SC : « Les coiffes rouges » (2014). La fiche existe, mais personne ne l’a lu, noté et encore moins commenté. D’après le résumé, le sujet traite bien de la même grève des Sardinières en 1924 à Douarnenez. Mais de nombreux bouquins s’appuient sur de mêmes faits historiques (guerre de 14-18 ou de 39-45, par exemple) sans pour autant être des plagiats…
J’en aurai le cœur net et n’écrirai ma chronique du "Lit clos" qu’après avoir lu "Les coiffes rouges" ! (Ce que je suis en train de faire au moment où j’écris ces lignes)
Cadences infernales, salaires de misère, travail des enfants, contremaîtresses tyranniques, patrons profiteurs… les maîtres-mots sont lâchés, tous les ingrédients sont là pour initier l'une des plus importantes grèves féminines du XX. C’est sur ce fond de lute ouvrière que se déroule la première partie du livre lequel développe les destins, divergents, de deux jeunes femmes, Rose et Louise, prises dans la tourmente :
Rose est toute jeune, dix-sept ans, lorsqu’elle perd sa mère et qu’elle entre à l’usine de sardines pour apporter un salaire, plus que modeste, à ses trois jeunes frères et à son pauvre paysan de père. C’est une bretonne pur jus élevée chez les sœurs dans la grande tradition bretonne du XIX° siècle : crainte de Dieu et du qu’en dira-t-on, soumission et obéissance.
Louise, à l’opposé, est élevée par une mère célibataire qui la met à l’école de la République. Elle se marie à 18 ans avec un jeune syndicaliste qui l’emmène à Paris et… y meurt de maladie alors qu’elle a à peine 24 ans. Elle revient alors dans sa Bretagne natale au chevet de sa mère qui ne tardera pas à décéder à son tour. C’est une jeune femme exaltée, qui n’a pas froid aux yeux, une meneuse qui dénonce les conditions de travail abusives et les salaires indignes, une « ROUGE ». Bien que tout les oppose, elle fait l’iration de Rose et lorsque le conflit éclate et que toutes les usines de conserverie se mettent en grève, soutenues par le maire de Douarnenez, communiste, Louise prend la tête de l’action et motive les Sardinières durant les cinq semaines du conflit entrainant dans son ombre une Rose subjuguée.
Mais que se era-t-il une fois quelques avancées obtenues et le retour dans les ateliers ?...
Point final des "Coiffes rouges" atteint, fin du suspens : je ne crierai pas au « Plagiat ! » :
https://senscritique.trouversites.com/livre/Les_coiffes_rouges/critique/321960843
Bien sûr, le déroulé de la grève est assez semblable dans les deux bouquins, ce qui parait normal puisque tiré des mêmes archives (à noter que Sophie Brocas fait référence aux "Coiffes rouges" de Daniel Cario dans ses remerciements). Les points de vue sont légèrement différents, c’est l’aspect romanesque. Et si, ici, la grève reste la "toile de fond" devant laquelle s’agitent les deux protagonistes, dans les "Coiffes rouges" elle est l’aboutissement d’une lente montée en puissance.
Est-ce parce que j’ai lu ce livre-ci en premier ? Mais je crois bien l’avoir préféré aux "Coiffes rouges", il me semble que les personnages sont psychologiquement plus crédibles.